Courant d'air

Iggy, le chat de Lorella, tout sage depuis une quinzaine, qu'on avait cru résigné, un banlieusard en puissance... Guettant l'occasion de sympathiser avec les ploucs de la périphérie... Iggy, le Bleu russe, le tout argenté, il remet ça...

Ponctuel, tout tendre et doux, tout ronronnant, comme une fumée qu'il s'évanouit ! De matou plutôt pantouflard, attaché à ses habitudes autant qu'à sa souris en peluche, il devient courant d'air, aux abonnés absents, chat sauvage.

Un chat de salon, c'est juste un tigre en réduction qui fait semblant de rien...

Quand il se réveille... Quand ça le reprend...

Rendez-vous

Lorella cette fois elle ne s'affole pas tellement. C'est juste à un rendez-vous qu'on lui a fixé où elle se rend. Iggy fait des manières, elle n'est pas du genre à s'en formaliser. Elle sait, Lorella, qu'un chat ne vous appartient pas mais qu'on appartient à son chat.

Lorella traverse la rue et se faufile dans l'immeuble en face de chez elle. Toujours attendre qu'un type en sorte pour entrer vu qu'elle n'a pas le code. Igggy ne doit pas agir autrement. Sauf que lui peut-être on lui ouvre si on l'aperçoit. Les gens ont plus de compassion pour les matous à la rue que pour les filles perdues.

Tout le reste, Lorella connaît aussi par coeur. Elle grimpe jusqu'au second étage. Là, elle n'a plus qu'à sonner. Attendre interminablement qu'un vieux chnoque de 94 ans qui se traîne avec un déambulateur dont il ne peut se passer même dans son appartement, vienne lui ouvrir et l'engueuler. 

L'expérience est peu plaisante, toutefois elle a au moins le mérite de dépoussiérer un peu la momie. Lorella se montre convaincue que je puis leur être reconnaissant, à elle et à son sac à puces, de venir me stimuler.

Hélas, elle découvrira que les vieux tout comme les gosses sont des ingrats !