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Papy Alphonse
26 juin 2017

Extraordinaire

C'est pas un jour ordinaire. Lorella de l'intérieur le remarque bien. Les voisins aussi qui, en douce, espionnent ce qui se passe chez le vieux. A croire que l'ancêtre, un pied dans la tombe et l'autre qui ne demande qu'à y glisser, il vit plus et mieux qu'eux.

Ce n'est pas faux du reste.

P18

Jeff arrive. Non, Jeff est déjà là. Ce Parisien qui, régulièrement, débarque par le train de 14 heures 03 (comptez quand même un bon quart d'heure de retard!)

Une gravure de mode, un repère pour nos pauvres provinces que ce Jeff, tout droit arrivé de la capitale. De toute évidence, il aime plaire. Il a aussi tendance à un peu s'empâter...

PHTO0305

Ces Parisiens tout de même leur hygiène de vie laisse à désirer. Ca s'amuse, ça bouffe et ça picole. Ca se dévergonde à Pigalle. Quoi d'étonnant qu'ils aient tous plus ou moins le palpitant patraque. Avec toute cette pollution qui s'ajoute, il n'y a pas l'ombre d'un doute, ils sont rapidement foutus.

 

Julie

Et puis c'est Julie qui sonne à son tour. Julie débarque chez ce vieil Alphonse qui se montre tout guilleret. Elle ne s'y attendait pas, Lorella, que j'apprécie autant la compagnie. Surtout qu'en ce qui la concerne, sa première tentative pour devenir ma locataire n'avait guère été fructueuse. Elle s'était carrément fait jeter.

Julie, c'est comment dire...

PHTO0308

Une gamine de 20 ans qui, par malchance, en aurait déjà 73... Obstinément, elle refuse de vieillir. Toujours les cheveux longs, Julie, teints couleur platine. Avec assez curieusement une mèche vert pomme qui pend devant son visage.

Une excentricité capillaire à la manière de Lorella avec ses tifs mauves et très courts. Pour Julie tout est bon pour tenter de se rajeunir, des crèmes réparatrices au plus mauvais goût.

Ca marche, si l'on veut. Julie et Lorella se ressemblent plus qu'on ne pourrait le croire. A condition, bien sûr, de les apercevoir de loin. Avec ses rides marquées, la peau de son cou qui pendouille et ses genoux cagneux, cette pauvre Julie c'est Lorella dans sa jeunesse triomphante vue à travers un miroir déformant.

P72

Elle ne veut rien lâcher de ses 20 ans, Julie. Elle s'accroche désespérément. L'embêtant c'est que ça fait plus de 50 ans que ça dure ; plus d'un demi-siècle qu'elle s'efforce de prolonger la fin de son adolescence. Contre vents et marées. Avec même une sorte d'héroïsme. Jupe courte, bustier moulant, escarpins et tout. En dépit de cette foutue gravité qui refuse de lui foutre un peu la paix.

Lorella quand elle observe Julie, son étrange réplique, cette très approximative jumelle, ne sait pas si elle doit se fendre la pipe ou bien applaudir l'artiste.

Peut-être bien les deux. 

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Papy Alphonse
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